lundi 21 décembre 2009

La sociocratie : Modèle viable pour une guilde ?

Bonjour à tous,

Aujourd'hui, je vous propose du socio pur et dur. les adeptes des débats houleux, des controverses, des sujets amenant nécessairement une discussion ou un débat vont être content ! On est en plein dedans.

Quand un mode de gouvernance permet de gérer sans clivage


Alors je me doute bien que beaucoup se demandent ce qu'est la sociocratie.

En voici la définition de wikipédia :

La sociocratie, aussi appelée gouvernance par consentement, fait référence à un mode de prise de décision et de gouvernance qui permet à une organisation de se comporter comme un organisme vivant, de s'auto-organiser. Son fondement est issu des théories systémiques. L'objectif premier est de développer la co-responsabilisation des acteurs et d'utiliser le pouvoir de l'intelligence collective dans l'acte de prendre une décision qui a des conséquences sur le collectif.

La méthode d'organisation en cercles sociocratiques repose sur quatre règles issues de la cybernétique (théories des systèmes de contrôle/commande).

  1. Le cercle : Le cercle est le groupe d'individus constitué en vue de réaliser une fonction clairement identifiée ; il est un sous-système de l'organisation et inclut le responsable de ce sous-système. Il établit ses propres règles de fonctionnement sur le principe du consentement de ses membres et est maître de l'exécution, de la mesure et du contrôle de son processus. Aucun cercle n'a pour autant une autonomie totale : chacun doit tenir compte des besoins des cercles supérieurs (représenté par le responsable de l'unité) et inférieurs (représenté via les double liens). Le cercle de plus haut niveau, correspondant au cercle de direction, doit représenter l'environnement de l'organisation le plus vaste possible : investisseurs, clients, managers, représentant légaux, politiques, etc.
  2. Le double lien : Un cercle est relié à son cercle supérieur par deux personnes : le responsable de l'unité et un membre délégué (choisi par consentement). Ces deux personnes sont membres du cercle supérieur (double lien).
  3. La prise de décision par consentement : Le consentement signifie l'absence d'objection motivée par des arguments valables. En d'autres termes, aucune décision d'ordre politique (qui affecte le fonctionnement de l'unité ou l'organisation du travail) ne sera prise si un des membres y oppose des objections raisonnables. Lorsque toute objection est levée, la décision est validée.
  4. L'élection des personnes par consentement : Le choix et l'affectation des personnes dans une fonction ou la délégation d'une tâche s'effectue par consentement. Chaque participant écrit le nom de la personne qu'il choisit sur un papier. L'animateur du cercle regroupe les papiers, lit chaque proposition en demandant à la personne de motiver son choix. Une fois que tout le monde s'est exprimé, un deuxième tour est réalisé pour savoir si certains, suite aux motivations énoncées, souhaitent changer de choix. Plusieurs tours peuvent être nécessaires et, lorsqu'il n'y a plus d'objection pour un candidat, celui-ci est sélectionné.

Les effets recherchés par ce mode de fonctionnement sont l'instauration d'une confiance entre les membres du cercle et la fiabilité des décisions prises. On constate que le temps nécessaire à la prise de décision, à priori plus important que dans une organisation autocratique, est très largement compensé par la qualité de la décision et l'adhésion de chaque intéressé à celle-ci. On constate également que, pour fonctionner correctement, l'animateur du cercle doit diriger le groupe avec fermeté quant aux règles de fonctionnement établies et être vigilant quant aux débordements possibles. Le cercle est un lieu de prise de décision, pas de débat.

Le rôle de l'animateur est donc essentiel et il se doit de maîtriser parfaitement le processus sociocratique. Le groupe doit en contrepartie respecter ses consignes. On constate également qu'une communication irréprochable (sans jugement, authentique et argumentée sous forme de besoins satisfaits et/ou non satisfaits) tend à rendre le processus efficient.

En gros, la question de fond que je me pose est :

Est-ce qu'un tel système est viable ou pas pour une organisation qu'est une guilde ?

Je répond oui sans hésiter, avec quelques bémols bien sur ^^. En gros, pour moi, ce type de guilde fonctionne sur une structure réduite (guilde de raid 10 HL comprendre celle qui ne fait pas les modes normaux comme un aboutissement, mais au contraire comme un commencement).

Le vrai point fondamental est à mon sens le point 4 : La sélection par consentement. il faut en effet des personnes trés ouvertes sur les choses qui les entourent.

On peut élargir ça à la gestion d'un raid, même si je crois qu'ici, cela n'apporte rien de bien important. Un raid peut-il fonctionner comme cela ? non pour moi, car comme je l'ai déjà rappelé dans un précédent article : Il faut un lead.

Pourquoi est ce que je parle de ce système là ? Eh bien tout simplement parce que je pense que beaucoup d'entre nous croient qu'une guilde pve HL doit être régie par un cadre quasi militaire. Je suis persuadé qu'il n'y a pas qu'une seule vérité, mais que ces vérités là peuvent aussi être ailleurs pour paraphrasé un fin enquêteur un peu barjo.

je pense sincérement que ce type de système peut être viable. Aprés pas avec tout le monde, ca c'est une certitude. Quand à la question : ce système est il viable pour une guilde souhaitant faire du pve HL, ma réponse est plus mitigée.

Bonne gestion de guilde

5 commentaires:

  1. Le fonctionnement d'une Sociocratie ne peut se baser que sur des règles auto-proclamées acceptées uniformément par toutes les personnes appartenant à ce système.

    Ce qui fait de ce système une organisation finallement beaucoup plus despotique qu'une régence standard de guilde avec ces officiers et éventuellement son GM.

    Pourquoi?

    Parce qu'une seule personne de ce sytème souhaitant établir un véto peut le faire.
    Alors que dans une régence standard, seul les gradés d'une guilde peuvent faire appel à ce véto.

    Par extension,
    Une régence standard n'est ni plus ni moins composés des membres et d'une Sociocratie qui gère ces membres. Ici, les officiers représentent cette Sociocratie gérante.

    Donc,
    Une guilde basée sur un système pleinement sociocrate est une guilde dans laquelle il n'y a aucun officier, ou au contraire, où les membres sont tous officiers.

    Inévitablement, une guilde basée sur la Sociocratie sera donc régie par les personnalités les plus affirmées. A défaut de grade, ce qui définit "l'autorité" c'est la personnalité et le comportement.

    pour qu'une guilde Sociocrate fonctionne, il faut donc :
    - Des personnalités approximativement équivalentes mais paradoxallement complémentaires.
    - Des personnalités matures, responsables et stables.
    - Des personnalités acceptant le partage des rôles sans que ce soit perçu comme une prise de pouvoir dûe à la responsabilité de ce-dit rôle.
    - Des personnalités acceptant l'ouverture d'esprit, les échanges, la remise en question et l'implication.

    Bref, des responsabilités d'officiers actuels!

    Cette adéquation ne peut espérer se trouver que dans de petites structures. C'est d'ailleurs la raison pour laquel, il y a rarement 15 officiers dans une guilde.

    La Sociocratie dans une guilde Raid25 ne peut pas exister. Ou alors sur une durée trèèès limitée.

    Ce qui ne signifie pas pour autant qu'une guilde PvE 25 doit être absolument militaire. Il peut y avoir un juste milieu :

    Une régence d'officiers sociocrates qui gèrent (et non "contrôlent") les membres de leur guilde en sachant faire respecter les règles pré-définies à l'entrée et acceptées par tous, dans le but de préserver la guilde dans sa globalité.

    Un non-respect de ces règles entrainent un danger pour la guilde et pour la globalité de ces membres, ce qui peut amener à la prise de sanction allant jusqu'à l'exclusion d'un membre, non pas part autoritarisme mais par protectionnisme du global au détriment de l'individu. Ce n'est pas Sociocrates, ni Militaire, mais ça marche.

    Et pour ceux que celà choquent :
    Si tuer une seule personne pouvait sauver tous les habitants de la planète, le feriez-vous?
    Si votre réponse est "Non", alors votre humanité fera plus de mal que de bien.

    Ekinoxe

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  2. Cette dernière remarque me fait penser à :
    Michel Foucault en 1974 au Collège de France.
    "Peut-être pressent-on ce qu'il y aurait de plus redoutable à autoriser le Droit à intervenir sur les individus en raison de ce qu'ils sont : une terrible société pourrait sortir de là".

    Ah le protectionnisme ! Il ne manquerait plus que d'installer un climat de peur et on serait dans ce que beaucoup fuient la plupart du temps : une démocratie moderne. Heureusement qu'il y a l'OMC qui a fait sauter les barrières... bien que l'OMC a mit d'autres barrières ...Mais ceci est un autre débat.

    J'avoue que j'ai été bercé par Proudhon,Bourdieu entre autres.

    Pour ce qui est de trouver un compromis dans une guilde d'un jeu vidéo, j'avoue qu'il n'y a pas de solutions miracles. Néanmoins, le temps est un facteur très important ainsi que l'objectif fixé. Si l'on recadre le tout dans une ambition de réussite absolue afin d'arriver au sommet (quel genre de sommet ?!), il se pourrait bien que les joueurs recherchent (involontairement?! par fainéantise de connaitre autre chose ?!) un cadre de gouvernance de type étatique.
    Je constate que le goût du jeu, pour beaucoup, s'est totalement détaché de la volonté de réussir. Il faut réussir, peu importe la manière, dommage pour du divertissement.

    On propose généralement peu d'alternative de société. La démocratie est celle avancée partout par les puissances. On marginalise l'aspect de la coopérative bien que dans certaines régions (Amérique du sud par exemple ou encore plus proche de chez nous : Amposta petite ville de l'Espagne), cela fonctionne très bien.

    Bref, peut-être que l'on ne prend tout simplement plus le temps d'apprendre à se connaitre. Rentrer dans un cycle de performance menace inévitablement le caractère social d'une guilde.

    Pour ma part j'avais commencé Wow dans une communauté de 40 joueurs. Je suis passé dans un regroupement autoritaire de 25 joueurs. Maintenant et parce que moi et mes compagnons de fortune avons décidé pour un certain epanouissement vidéoludique de passer à une famille de 10joueurs ouverte à ceux qui désirent prendre leur temps.

    Howl.

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  3. Et Félicitations et Merci pour ton blog !
    J'en oublierai presque les principes de courtoisie tellement le sujet me passionne :)

    Howl

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  4. @Howl

    Je suis d'accord avec ton analyse.
    Finallement, tout dépend de ce que l'on souhaite faire et où l'on veut aller.

    Une Sociocratie est tout à fait possible pour une guilde avec très peu d'objectif de contenu. Si on ne souhaite créer une guilde "que" pour le regroupement social que celle-ci représente alors oui, pas de soucis, finallement il n'y a aucun enjeu particuliers dont pas grand chose à perdre donc regroupons-nous et amusons-nous à notre manière sans autoritarisme ni protectionnisme.

    Il faut simplement se rappeler que certains prennent du plaisir dans le jeu en progressant dans le contenu. Ce qu'on définit finallement par "Guilde PvE". Ma première description se basait sur ce type de guilde.

    Dès qu'il y a des enjeux (avancée PvE), un grand nombre de personnes (Roster 25), une organisation carré à avoir (Raid)... alors il doit y avoir des règles. Et qui dit règle, dit des personnes qui veillent à ce qu'elles soient respecter et par extension qui interviennent si elles ne le sont pas (sanction ou au moins explication).

    Sans vouloir paraître réducteur, une Sociocratie n'est donc possible que si il n'y a pas particulièrement d'enjeu organisationnel.

    Ou alors, dans une petite structure qui a la chance de n'avoir ques des personnes matures et responsables sahcant communiquer sans faille entre elle. Mais là on flirte avec l'utopie.

    Ekinoxe

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  5. Tout d'abord bravo pour l'article,
    je suis curieux de savoir si tu as réussi à mettre en place un système sociocratique dans ta guilde.

    @ Ekinoxe

    Il semblerait que tu ais tort sur un point au moins. Je ne connais pas grand chose en sociocratie, mais d'après le site sociocratie.net , il s'agit un mode de prise de décision par consentement et non par consensus.

    Par conséquent on ne peut imposer son veto que si l'on a une raison valable et argumentée. Si l'on a personne n'a d'arguments et/ou si personne n'est contre, la décision est prise.
    "qui ne dit mot, consent"

    Le consensus, lui requiert l'adhésion formelle de tous!
    "qui ne dit oui, dit non"

    De plus, le groupe se fixe lui même ses objectifs, ses processus d'inclusion/exclusion, ses loi. Du coup il s'autogère, puisque a priori et par définition, tout le monde consent à suivre ses propres règles.

    à mon avis le premier problème sera de trouver assez de personnes motivées pour prendre part à une guide de ce genre. Mais l'expérience pourrait être intéressante.

    @+ =)
    MOX2

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